Page 84 - Livre électronique du congrès national de pneumologie 2023
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P113 ASTHME SÉVÈRE DE LA P114 ASTHME ET TABAC,
FEMME : QUELLES PARTICULARITÉS QUELLES INTERACTIONS ?
APRÈS LA MÉNOPAUSE? M. SABRINE, M. BELHAJ, A. TRIKI, R. HAMDOUNI
M. JEBALI, S.LOUHAICHI, B.HAMDI, E.NEMSI, H.BEN ZEKRI, HÔPITAL MILITAIRE DE BIZERTE
J.AMMAR, A.HAMZAOUI
Introduction
SERVICE DE PNEUMOLOGIE B. HÔPITAL A.MAMI ; LABORATOIRE DE
RECHERCHE LR19SP02 Le tabagisme actif ou passif est considéré comme un
Introduction facteur de risque d’apparition, de persistance et
d’aggravation de l’asthme allergique. Le but de notre
L'asthme sévère inclut plusieurs phénotypes mais peut travail est d’étudier les caractéristiques de l’asthme
aussi varier au fil du temps chez le même patient. Les chez les sujets tabagiques et l’influence du tabac sur le
variations hormonales de la ménopause peuvent contrôle de l’asthme.
influencer l’évolution de l’asthme chez la femme.
L’objectif de notre travail était de déterminer les Méthodes
caractéristiques de l'asthme sévère chez les femmes Il s’agit d’une étude prospective descriptive au service
ménopausées. de pneumologie de l’hôpital militaire de Bizerte
Méthodes portant sur tous les patients reçus en consultation pour
asthme, sur une période de 4 mois de juin 2023 à
Nous avons mené une étude rétrospective et septembre 2023.
comparative de 83 patientes suivies dans notre service
pour asthme sévère entre 2013 et 2021. Ces patientes Résultats
ont été réparties en deux groupes : 51 patientes Nous avions inclus 156 patients répartis en 2 groupes, le
ménopausées et 30 patientes non encore groupe A comprenait 63 fumeurs ou anciens fumeurs, le
ménopausées. groupe B comprenait 93 non-fumeurs. Le narguilé était
Résultats le mode de tabagisme dans 5% des cas. La moyenne
d’âge était de 42 ans dans le groupe A versus 45 ans
L'âge moyen des patientes ménopausées était de 59,2 dans le groupe B. Les exacerbations sévères étaient
ans±6 versus 37.7 ans±7 (p=0,001). Les patientes plus fréquentes dans le groupe A. Quatre-vingt-quinze
ménopausées avaient plus de comorbidités : pourcent Les patients du groupe A étaient tous sous
hypertension artérielle (p=0,05), diabète (p=0,04), corticothérapie inhalée associée aux
dyslipidémie (p=0,02) et ostéoporose (p=0,04). bronchodilatateurs de longue durée d’action, 70 % des
Aucune différence significative n’a été observée entre patients du groupe B étaient sous même traitement
les deux groupes en termes de reflux gastro-intestinal contre 30 % sous corticothérapie inhalée seule. Trente
et d’obésité. La rhinite allergique et la conjonctivite pourcent des patients du groupe A étaient contrôlés
allergique était plus observée chez les patientes versus 50 % du groupe B (p = 0,04).
jeunes (p=0,01 et 0,04 respectivement). Les patientes
ménopausées étaient plus susceptibles de souffrir Conclusion
d’une dyspnée d'effort (p = 0,03). Les recours aux Le tabac a un effet pro-inflammatoire, entraîne une
urgences par an et le nombre médian d'exacerbations majoration de l’hyperréactivité bronchique et diminue
étaient plus fréquents après la ménopause (p = 0,02 et l’efficacité de la corticothérapie d’où la difficulté de
0,05 respectivement). Une obstruction fixe des voies contrôle de l’asthme chez les fumeurs. Ainsi le sevrage
respiratoires étaient observée chez 72% des patientes tabagique joue un rôle primordial dans la prise en
ménopausées contre 27 % (p = 0,006). charge de cette maladie chronique.
Conclusion
La ménopause semble augmenter le risque
d'exacerbation et de recours aux urgences dans
l’asthme. La dyspnée d’effort, secondaire aux anomalies
non réversibles des voies respiratoires, devient le
maître symptôme chez ces patientes.
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